Ce projet d'hydrolienne 100% "Made in France" qui dérange...

Un consortium tricolore Searieus composé du chantier naval CMN, de la start-up grenobloise Hydroquest et de l'opérateur en énergie verte Valorem, propose aux pouvoirs publics une hydrolienne 100 % française. Mais l'Ademe trouve ce projet trop risqué...


C'est peut-être un projet qui dérange... De quoi parle-t-on ? D'une hydrolienne 100 % "Made in France", proposée par le consortium tricolore Searieus - le chantier naval Constructions Mécaniques de Normandie (CMN), la start-up grenobloise Hydroquest et l'opérateur en énergie verte Valorem - dans le cadre d'un appel à manifestations d'intérêt (AMI) "Énergies marines renouvelables - Fermes pilote hydroliennes" lancé par l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe). Ce projet public prévoit l'installation au dernier trimestre 2015 de fermes pilotes hydroliennes marines sur deux sites, le Raz Blanchard en Basse-Normandie et la Zone du Fromveur en Bretagne.

Le projet de CMN et Hydroquest serait trop risqué, estimeraient de hauts fonctionnaires. Car face à Searieus se dressent, à l'exception du petit Poucet français Sabella basé à Quimper, de très grands consortiums aguerris à l'image d'Alstom et GDF Suez, de DCNS et EDF Energies Nouvelles, de Siemens et UNITe, de Voith Hydro et GDF Suez, qui ont été attirés par ce projet public doté d'une enveloppe de 120 millions d'euros. Mais ils proposent tous  une technologie étrangère... tandis que CMN et Hydroquest proposent de développer une filière française de la phase Recherche & Développement (R&D) à celle de la fabrication en passant par le design (Grenoble et Cherbourg).

Pour faire partie des heureux élus, Searieus estime qu'il faudrait que l'Ademe choisisse trois consortiums. Or, l'Agence, qui doit prendre une décision le 7 novembre (décision qui  devra être entérinée par le Premier ministre Manuel Valls), se dirigerait plutôt vers la sélection de deux consortiums, voire d'un seul. En complète contradiction avec la volonté gouvernementale de favoriser les ETI (entreprise de taille intermédiaire) à l'image de CMN (entre 70 et 150 millions de chiffres d'affaires en moyenne) et de Valorem ou encore les start-up françaises, comme Hydroquest.

Une filière 100 % française
Avec l'appui et l'expertise de l'Université de Caen, CMN et Hydroquest ont déposé le dossier Searieus le 16 mai dernier portant sur la réalisation d'une ferme pilote de 10 hydroliennes de 1,3 MW chacune dans la zone du Raz Blanchard raccordée au réseau électrique local pour une puissance totale installée de 13 MW (pour un coût de 60 millions d'euros environ). Les dix machines seraient mises en service en 2019. Ils ont également proposé à l'Ademe une option avec sept machines pour une puissance installée de 9,1 MW (40 millions environ). L'objectif pour les deux partenaires est de tester l'installation et le fonctionnement d'une ferme d'hydroliennes à une échelle pré-commerciale. Et in fine, de valider le concept de cette machine sur le plan technique et commercial pour la proposer à l'exportation.

"Le projet Searieus représente une opportunité concrète de créer une filière 100 % française de l'hydrolien, au service de la transition énergétique, par l'alliance d'une start-up iséroise pour la conception (Hydroquest), d'un industriel normand pour la construction (CMN), et d'un énergéticien girondin pour l'exploitation (Valorem)", explique CMN dans un communiqué publié le 28 octobre à la suite de l'entrée de CMN dans le capital d'Hydroquest (10 %). Cette nouvelle activité serait développée à Cherbourg, une ville chère au ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, sur les sites de CMN. Selon les différents scénarios de développement commercial, le chantier naval prévoit entre 500 et 1.000 emplois créés pour la fabrication et la maintenance de 350 à 1.050 hydroliennes. Ce pari gagné, il s'engage même à rembourser à l'Etat l'intégralité de l'avance remboursable de l'AMI.


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